Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique
(Le Figaro Etudiant)
La ministre de l’Enseignement supérieur annonce la création de France Université numérique, une cellule qui doit réinventer la pédagogie à l’heure du Net et mettre 20% des cours des universités en ligne d’ici 2017. Un fonds de financement sera aussi crée.
D’un côté, Harvard, le MIT, Stanford, qui embrassent la révolution
numérique. Ces prestigieuses universités américaines proposent désormais
leurs cours en ligne et touchent déjà des millions d’étudiants de par
le monde, attirés par la qualité et la gratuité… De l’autre, l’université française
,qui fait figure de vieille dame découvrant l’ordinateur. «On est en
retard», reconnaît la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève
Fioraso.
Alors que 80% des établissements outre-Atlantique disposent de cours
en ligne, ils sont moins de 3% en France! Un retard inquiétant. «Car la
compétition mondiale entre les centres de savoir pour attirer les
meilleurs cerveaux du monde se prépare», analyse François Taddei,
chercheur à l’Inserm.
Jusqu’à présent, la France s’était contentée de créer des sortes de
bibliothèques numériques, avec des conférences passionnantes, suivies
par des autodidactes et des retraités, mais peu connues des étudiants,
car ces contenus ne s’inscrivaient pas dans un cursus académique.
Désormais, la ministre de l’Enseignement supérieur entend lancer les
universités françaises dans la bataille du numérique. Elle doit annoncer
dans les prochains jours le lancement de FUN, «oui, FUN»,
assume-t-elle, France université numérique, une structure chargée de
piloter la mise au Net des facs françaises. Objectif: 20% des contenus
en ligne dans cinq ans. Sans recréer de gosplan: «Pas de Minitel 2 !»,
jure Geneviève Fioraso. Mais en mettant sur pied une équipe
«d’ingénierie pédagogique» au service des facs. Le jargon rebute, mais
l’enjeu est majeur: inventer les nouvelles façons d’enseigner. Car le
numérique ne se réduit pas aux équipements ni aux cours en vidéo.
Avec le savoir désormais accessible sur Internet, la relation
professeur-étudiant est bouleversée. Et certains, comme le patron de Stanford , un brin provocateurs, prédisent la fin des cours en amphi…
Le sujet fait débat, beaucoup jugent la présence essentielle, le
contact avec l’enseignant et ses pairs toujours crucial… Le cours
magistral de trois heures semble en tout cas le vestige d’une époque où
le professeur savait et les étudiants écoutaient. «Désormais, ils
peuvent vous défier à chaque instant avec Internet à disposition. Il
faut enseigner autrement», martèle la ministre. Le plan prévoit la
valorisation des enseignants qui innovent. En clair, ils ne feront plus
des vidéos ou des sites à leurs heures perdues. En espérant ainsi gagner
les cœurs au digital. Pour que cette modernisation soit prioritaire, Geneviève Fioraso entend faire du vice-président de l’université le «M. Internet».
«Le contact, c’est important»
L’Espagne ou le Royaume-Uni se sont lancés avant nous, en créant des universités totalement virtuelles
d’où sortent des diplômés qui n’ont jamais fréquenté d’amphis. En
France, la ministre ne croit pas au tout-virtuel. «Les étudiants ne sont
pas vraiment mûrs pour ça. Le contact, c’est important.»
Le projet devrait d’abord être testé sur des sites pilotes. Avant de
s’étendre à toute l’université. À un rythme lent, qui inquiète François
Taddei. Si la France se montre «suiviste, elle sera dépassée».
Car les universités américaines ont pris une avance considérable. En
proposant gratuitement des cours que leurs étudiants paient normalement
des fortune, les géants américains pensent capter les futures élites
mondiales. Coursera, la plate-forme Mooc (Massive Open Online Course)
liée à Stanford, rassemble déjà plus de 2 millions d’élèves. Quelque 70%
de ces étudiants viennent des pays émergents, comme la Chine, l’Inde,
le Brésil. Pour l’instant, ils n’obtiennent pas un vrai diplôme à
l’issue de leurs sessions sur le Net. Mais les grandes manœuvres se
préparent. «Et dans quelques années, les compétences acquises en ligne
seront reconnues», assure Jacques Froissant, du cabinet de recrutement
3.0 Altaide. Laissant entrevoir un étudiant «mondialisé», butinant d’un
cours de Harvard à un module de Centrale.
Source : Journal du net
Afin de rattraper le retard de la France,
cette structure apportera une aide pédagogique aux facs françaises pour
que 20% des cours soient mis en ligne d'ici cinq ans.
La ministre de l'Enseignement supérieur,
Geneviève Fioraso, annonce la création de France Université Numérique
(FUN), structure qui se consacrera à mettre les facs françaises à
l'heure du net, notamment en passant en ligne 20% des cours d'ici cinq
ans.
Actuellement, seuls 3% des établissements français disposent de
cours sur Internet contre 80% aux Etats-Unis. Pour rattraper ce retard,
FUN bénéficiera d'un fonds de financement spécial. Un personnel
"d'ingénierie pédagogique" sera mis à la disposition des universités,
dont le vice-président gagnera la casquette de Monsieur Internet. Les
détails du plan France Université Numérique seront précisés en février.
1 commentaire:
Je ne pense pas que le débat se résume à l'opposition entre cours en ligne et présentiels. Le coeur du problème, c'est qu'actuellement l'hégémonie des MOOCs américains impose leur vision des sujets traités à des millions d'étudiants internautes à travers le monde... Les universités françaises ont un savoir-faire et savoir-être à partager aussi, et nos étudiants méritent les meilleurs équipements et pédagogies durant leurs parcours universitaire.
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