lundi 7 juin 2010

Grand emprunt : et moi, et moi, et moi ?

1. 2,5 milliards d’euros pour le numérique

La secrétaire d’Etat à la Prospective et à l’Economie Numérique a donné ce matin le coup d’envoi des appels à contribution pour la mise à disposition des 2,5 milliards d’euros destinés aux contenus et usages numériques dans le cadre du Grand Emprunt.

C’est parti. Jusqu’au 7 juillet, les entreprises (petites et grandes) peuvent apporter leurs contributions sur le site du secrétariat d’Etat dans l’une des 9 priorités d’investissement identifiées par le Gouvernement. Ces domaines sont :

· le cloud computing,

· la numérisation des contenus,

· le développement des technologies de base numérique,

· les réseaux électriques intelligents (smart grids),

· la E-Santé,

· la sécurité et résilience des réseaux,

· les systèmes de transports intelligents,

· la ville numérique

· et l’e-éducation.

A l’issue de la clôture de la consultation, deux temps seront possibles.

  • Certains projets pour lesquels il existera un consensus sur les modalités d’intervention de l’Etat feront l’objet très rapidement d’un appel à projets permettant le déblocage des premiers fonds.
  • En parallèle, une deuxième phase durera tout l’été servira à approfondir les projets les plus complexes et établir une synthèse exhaustive des propositions. Les appels à projets seront alors publiés pour la rentrée.

NKM a tenu à préciser que « l’objectif n’est pas de déverser de l’argent sur des projets à la mode mais qu’il convient d’aider des projets rentables pour l’Etat et la nation ». En conséquence, les critères de compétitivité seront primordiaux. « Nous souhaitons également donner la parole aux PME au travers de cette consultation », a-t-elle poursuivi. « Cet appel à contributions a également pour objectif d’expliquer comment fonctionne le Grand emprunt et de montrer que nous pouvons intervenir sur des projets qui ne sont pas encore bouclés ».

« Il ne s’agit pas d’un super guichet de subventions d’ores et déjà affectées comme j’ai pu le lire ici ou là ».

Dans les domaines de la e-santé ou de la e-éducation, Mme Kosciusko-Morizet a tenu à rappeler qu’il s’agissait de projets d’investissements, notamment sur les contenus pédagogiques, et non pas d’équipements des écoles ou des hôpitaux.

De même, la e-santé englobe la télémédecine mais n’est pas le seul volet.


Mes commentaires :

  • pour la e-education, l'action précédente de NKM portait sur les serious games.
  • Les industries privées de la e-éducation sont fort attirées par cette perspective de financement (cf. les assises nationales de l'éducation et de la formation numérique des 15 et 16 avril) :

· Serious games : "and the winner is ..."

· "La e-formation est aussi une industrie" - 15 et 16 avril - Assises Nationales de l’Éducation et de la Formation Numériques

· Les vidéos des Assises Nationales de l’Éducation et de la Formation Numériques sont en ligne

2. MESR - Grand emprunt et au programme investissements d'avenir 22 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche

Commentaire : c'est plus difficile de trouver une allusion explicite à la e-formation dans ces pages MESR sur les investissements d’avenir

La piste la plus apparente serait de glisser les UNT dans les réponses à l’appel à projets « campus d’excellence », qui sélectionnera 5 à 10 campus de visibilité internationale.


3. La Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) et les universités numériques


Ce sujet "campus d'excellence" recoupe peut-être partiellement celui soutenu par la CDC "Axes stratégiques 2010 pour l'université numérique", voir les pages 12 et 13 du magazine "Cités numériques - numéro spécial e-éducation" qui était distribué lors du salon InterTices.

Des universités passent aux « U.V. » numériques

Dans le cadre de son plan stratégique « Élan 2020 », la Caisse des Dépôts se mobilise pour accompagner et ren-forcer l'autonomie des universités et des établissements d'enseignement supérieur afin d'atteindre les niveaux d'ex-cellence internationaux. Un investissement de 450 millions d'euros sur cinq ans sera consacré à cet accompagnement qui porte sur tous les domaines d'expertise de la Caisse des Dépôts, dont le numérique.

En effet, le développement numérique apparaît de plus en plus comme un levier dé­terminant pour la compétitivité nationale et internationale des universités. C'est pourquoi la Caisse des Dépôts et la Conférence des présidents des universités (CPU) ont commandé une étude au cabinet Accenture, guidé par un comité de pilotage regroupant l'agence de mutualisation des universités et des établissements (AMUE), le Ministère et quatre universités pilotes (Strasbourg, Toulouse, Bretagne, Paris-Est).

Ces travaux ont donné naissance au «Guide méthodologique de l'université numérique », à destination des présidences d'universités, publié en janvier 2009.

Il a voca­tion à être décliné sur le plan territorial... « La Caisse des Dépôts a déjà cofinancé le schéma stratégique numérique de treize universités ou PRES (Pôles de recherche et d'en­seignement supérieur)» rapporte Joël Boissière.

En parallèle, un benchmark international sur l'université nu­mérique a été lancé avec l'OCDE en partenariat avec la CPU. « Nous présenterons les résultats de ces recherches en juin 2010.

Par ailleurs, un numéro spécial des Cahiers Pratiques du Développement Numérique des territoires sur l' universi­té numérique paraîtra en octobre 2010 à la Documentation Française, en collaboration avec l'OCDE et la Conférence des Présidents d'Université, » annonce Joël Boissière. « À l'occasion de la prochaine rentrée (2010/2011), nous devrions avoir une vision claire de l'université numérique, avec une connaissance des besoins et des directions vers lesquelles la Caisse des Dépôts pourrait se positionner en tant qu'investisseur avisé ou tiers de confiance. »

Les trois axes stratégiques 2010 pour l'iuniversité numérique

S'inspirer des réussites à l'étranger

Avec l'OCDE, la Caisse des Dépôts a réalisé un état des lieux mondial sur le numérique a l'universiteécomplété par huit cas d'étude : Université de Cambridge, Université libre de Berlin, École polytechnique de Lausanne, MIT aux États-Unis, Laval au Canada, Université nationale de Séoul, Higher Colleges of technology (Émirats Arabes Unis). Université d'Australie du Sud.

Partager les meilleures pratiques nationales

Plus de dix études stratégiques numériques sont lancées sur les campus français. Les bonnes pratiques seront partagées dans le courant de l’année.

Une synthèse de référence

Un "Cahier pratique de développement numérique des territoires" sur l'université numérique sera publié à la rentrée 2010 compilant les études locales, nationales et internationales. Un séminaire international avec l'OCDE sera consacré à l'université numérique en octobre 2010.



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